Ouest-France
28 février 1998


 
 

Véronique Sanson à la Cité des Congrès les 6 et 7 mars

Le blues et le swing de la blonde dame

 
Véronique Sanson sera sur la scène de la Cité des Congrès avec son nouveau récital, les 6 et 7 mars.
 

Cinq ans après « Sans regrets », Véronique sort son nouvel album « Indestructible ». Un titre de Bernard Swell, vieux compagnon de route de la chanteuse, qui signe quatre des dix morceaux de cet album. Le « silence » de la chanteuse, il est vrai interrompu par l’album public « Comme ils l’imaginent », aurait pu distendre la relation entre Véronique et son public. Annoncé par les passages radio de la chanson « Un être idéal », l’album s’est placé d’emblée à la seconde place du classement des meilleures ventes d’albums de la semaine du 15 au 21 février, derrière la bande originale du film « Titanic ».
 

Energie et mélancolie

Le public de la Cité des Congrès retrouvera les 6 et 7 mars le swing percutant de la chanteuse et l’habituel mélange de nouvelles chansons et de tubes inoxydables recalibrés (souvenons-nous de l’hallucinante version de « Bahia » martelée façon techno) et de reprises à couper le souffle.
« Il y a des gens très doués pour chanter le bonheur, disait-elle en 1993. Moi pas. Des bonheurs, j’en ai plein, mais je ne sais pas les mettre en mots. Ce que j’aime transcrire, c’est l’attente devant le téléphone, l’élan vers la rencontre. »
Il est vrai, la musique de Véronique Sanson est un cocktail éprouvant d’énergie rock et d’une noirceur ultime. Et cet univers où la quête du bonheur et la profonde mélancolie ont partie liée, ne s’est pas épuisé  en dix albums, enregistrés depuis « Amoureuse » (1972) et « De l’autre côté de mon rêve » (1973), les deux disques de l’osmose avec Michel Berger.
On retrouve dans « Indestructible » les ingrédients qui ont fait la force de « Vancouver », de « Bernard’s song », avec deux chansons d’un groove inouï. « Un être idéal », avec sa rythmique chromée, et « Les tyrans », joyau de l’album : un rap aux transitions joliment scratchées où Véro distille d’un ton léger la liste des dictateurs de la planète.
On se laisse entraîner vers les rivages du blues de la blonde dame. Des titres comme « J’ai l’honneur d’être une fille » ou « Je me suis tellement manquée », fantasme sans fard ou confession pathétique, sont de la même eau, sombre et diamantine, que « Ma révérence » ou « Il a tout ce que j’aime ». Les fans frémissent déjà d’entendre la chanteuse malmener le clavier d’un Bosendörfer sur ces mélodies qui, déjà, s’incrustent avec obstination dans la mémoire.

Daniel MORVAN