Tout a commencé pendant l’été 92.
« Rien que de l’eau » passait en boucle à la radio. Je me dépêchais de me rapprocher de la radio pour pouvoir écouter la chanson. J’ai alors décidé d’aller acheter le 45 tours « Rien que de l’eau/Jusqu’à la tombée du jour ». J’ai énormément écouté ce disque. Puis j’en suis resté là…
En février 1993, j’ai décidé d’acheter le CD « Sans regrets » pour avoir les deux chansons sur CD. Je me suis rendu compte que les autres titres me plaisaient et j’avais l’impression de déjà connaître « mon voisin ». J’accrochais sur « Panne de cœur », « visiteur et voyageur » et « odeur de neige »…
Ma sœur m’a annoncé qu’elle allait voir Véronique Sanson à Paris en mars. Moi, j’ai également été très tenté d’aller la voir en concert à Nantes le 18 mars 1993 alors que je ne connaissais rien de son répertoire à part les chansons du dernier album.
Une semaine avant le concert de Nantes, mon frère et moi avons acheté nos deux places qui nous ont donné chaud : on n’avait pas assez de monnaie pour acheter les deux places. Il a fallu rentrer à la maison et revenir acheter les places. Nous avons eu deux places situées au deuxième balcon dans la salle de la Cité des Congrès.
J’avais un peu peur de m’ennuyer au concert et ma foi, ça n’a pas du tout été le cas ! La claque !

La salle était presque pleine au début du concert qui débutait à 19h30. Certaines personnes sont arrivées à 20h30. La rage pour eux !
La salle s’est éteinte et Sanson s’est installée au piano en débutant le concert par « Amoureuse » et la lumière s’est allumée lors du premier refrain. Là, on apercevait Véro d’une veste queue de pie noire. Le son était très très fort tout en haut de la salle, mais qu’est-ce que c’était impressionnant ! J’ai été scotché dès la première chanson. Suivait ensuite la chanson « Y’a pas de doute » qui m’a marqué également avec les cuivres.
Je découvrais alors des tas de chansons toutes plus belles les unes que les autres et pas une dose d’ennui.
J’ai le souvenir que Véro a dit à la salle que tout le monde pouvait chanter et qu’il ne fallait pas faire les timides. Nous, on ne connaissait pas beaucoup de chansons, on ne pouvait pas chanter.
Pendant l’entracte, les hôtesses se baladaient dans les rangs pour vendre le programme. Il me semble qu’il était à 30 francs et nous n’avions pas beaucoup d’argent (même pas 15 francs) pour acheter ce programme ! Il m'a fallu 11 ans pour que je retrouve ce p***** de programme !
La deuxième partie a commencé. Véro est arrivée avec sa veste verte (qu’elle porte sur la pochette du Zenith 93). Il me reste encore quelques bribes de souvenirs. Le percussionniste « EL PULPO » qui est passé sur la scène pour aller s’installer pour faire son solo de percu et une personne est venue mettre une grande feuille sous le piano. Finalement, cette feuille n’aura pas servie. Je me souviens également du « panne de cœur » que Sanson chantait debout au synthé.  Vers la fin du concert, un poignée de rose a été jetée sur la scène durant « rien que de l’eau », Véro en a ramassé tout en continuant à chanter. Lors de « On m’attend là-bas », la salle était très chaude et Véro s’est munie de lunettes de soleil et tout le monde a sifflé.

Depuis ce jour-là, cette passion ne m’a plus jamais quitté.

Dès le lendemain, je suis allé demander une affiche qui était collée dans la boulangerie à côté de mon école.
Le samedi qui a suivi, j’ai cherché la chanson par laquelle elle avait commencé et dont j’ignorais le titre. J’ai alors acheté la compil grise de 81 en CD et je l’ai retrouvée. J’ai été un peu déçu car la voix était très différente de ce que j’avais entendu le jeudi.
Mon père s’est un peu inquiété en me disant qu’il espérait que je n’allais pas tout acheter sur elle.

Du coup, ma sœur m'a prêté 2 cassettes audio :
« Exclusivement Féminin » où je me suis rendu compte que je connaissais l’air de « Doux dehors, fou dedans » sans savoir que c’était Véro qui chantait ce titre ainsi que « Y’a pas de doute » que je retrouvais en me disant : je crois que c’est cette chanson qu’elle a chanté au début du concert.
« Moi, le venin ». Je découvre alors certaines chansons telles que « Jet Set », « Mortelles pensées », « Caméléon » et « Allah » que je connaissais déjà car j’avais vu Sanson la chanter à la télé à l’époque de la sortie de l’album.

Lors de ma fête, j’ai eu la vidéo du symphonique. Là aussi, j’étais super content et je découvrais encore des nouvelles chansons et la version d’ « amoureuse » superbe.

De là, j’ai fait tous les magasins de disques où je trouvais des disques que je ne connaissais pas. C’était horrible. A chaque fois, je trouvais des disques que je n’avais pas ! Il me les fallait, c’était évident ! Je suis alors allé à la pêche aux disques. Je n’avais pas de livres reprenant la discographie. Je la découvrais au fur et à mesure dans les magasins en trouvant les CD.

L’année suivante, j’ai vu le concert dans les Arènes de Fréjus en juillet 1994. C’était géant. Ma mère et mon frère ont pu rentrer gratuitement durant le concert. Moi j’ai payé ma place.
Au retour des vacances, je savais que Sanson passait à La Baule, pas tellement loin de Nantes. Mais je n’avais pas mon permis et vu que je l’avais vue quelques jours auparavant, il était un peu hors de question que j’aille reclaquer du fric pour un concert déjà vu.